La Belgique célèbre sa Fête nationale

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La Belgique célèbre jeudi sa Fête nationale sous fond de crise politique majeure depuis plus de 400 jours
Le royaume commémore l'accession au trône le 21 juillet 1831 du premier roi des Belges, Léopold, par un défilé civil et militaire et une fête populaire au centre de Bruxelles, suivis d'un feu d'artifice le soir.
Cette année, le coeur n'y est pas: il n'y a toujours pas de gouvernement en exercice, 400 jours après les législatives du 13 juin 2010.
Mercredi, dans un discours très attendu, le roi Albert II, 77 ans, l'air et le ton graves,




l'index tendu vers la caméra, a solennellement mis en garde ses compatriotes sur l'avenir du pays, et notamment les dirigeants politiques flamands et francophones.
Le souverain, qui ne dispose que d'un pouvoir d'influence, s'est dit "affligé par la plus longue durée, de mémoire d'homme, de formation d'un gouvernement". Un triste record mondial ravi par la Belgique à l'Irak.
La crise politique est due aux profondes divergences entre les partis néerlandophones, qui réclament une très large autonomie pour la Flandre (nord), et des francophones attachés à un Etat fédéral fort.
Alors que les risques d'éclatement demeurent, sept partis ont donné récemment leur accord pour lancer des négociations sur un programme de gouvernement et un transfert de compétences supplémentaires aux régions belges. Mais ces formations ne disposent pas actuellement d'une majorité suffisante pour modifier la Constitution. Si l'impasse persiste, de nouvelles élections pourraient être convoquées.
Une réunion de clarification
Le chef socialiste francophone belge Elio Di Rupo a invité jeudi son homologue chrétien-démocrate flamand Wouter Beke à venir expliquer sur quelle base il est disposé à négocier la formation d'un gouvernement, après plus d'un an de crise.
Sept de ces partis - quatre francophones et trois flamands (néerlandophones)- avaient donné leur accord pour lancer des négociations sur la base d'une note de M. Di Rupo, chargé par le roi Albert II de former le gouvernement.
Manquait la formation dirigée par M. Beke, le CD&V, indispensable pour obtenir une majorité des deux tiers requise pour une réforme des institutions, elle-même préalable à la constitution d'un nouveau gouvernement.
M. Beke s'est dit mercredi prêt à négocier, quelques heures après une mise en garde solennelle du roi Albert II contre la poursuite de la crise, dans son discours annuel, à la veille de la fête nationale belge.
Le refus de M. Beke de se rallier à une base commune de discussions rendait la crise quasi insoluble et la convocation de nouvelles législatives anticipées inévitable.
Face aux exigences du CD&V, des partis francophones pourraient refuser de siéger à la table de négociations. D'où la nécessité d'une clarification.
Retour aux urnes risqué
Un retour aux urnes risque de déboucher sur une partition du pays, après une radicalisation des électorats des deux grandes communautés du pays, les Flamands néerlandophones (60%) et les Wallons et Bruxellois francophones (40%), avertissent les commentateurs.
Ce scénario convient au parti indépendantiste flamand, la Nouvelle Alliance flamande (N-VA), sorti vainqueur des précédentes élections de juin 2010 et qui a rejeté la note de M. Di Rupo.
 
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